Koto tanto, époque Momoyama (1573-1603)

Koto tanto période Momoyama (1573-1603)
  • Non signé (mumei)
  • Lame (sugata) : hira zukuri, iori mune
  • Motif de forge (hada) : itame
  • Trempe (hamon) : suguha
  • Fusée (nakago) : ubu keitai, kuri nakagojiri, un mekugi ana
  • Longueur (nagasa) : 25,5 cm

Monture (koshira-e)

  • tsuba : nagamaru gata en bois laqué noir
  • fuchi kashira : hibuichi figurant des tortues
  • kozuka : en shibuichi et cuivre doré représentant Hotei Fukurokuju et Ebisu

Fourreau (saya)

  • laque or et noire

Prix : 1170 €

Un aperçu de la période Momoyama à travers ce Koto Tanto

La période Momoyama (1573-1603) marque la transition entre les époques tumultueuses Sengoku et Edo. Elle est synonyme de profonds bouleversements sociaux, artistiques et culturels. Cette période fut caractérisée par l’émergence de nouveaux courants artistiques, influencés par la recherche de raffinement et de splendeur des daimyo cherchant à affirmer leur pouvoir dans un Japon en pleine unification.

Ce koto tanto illustre parfaitement les valeurs esthétiques et techniques de cette époque.

Analyse de la lame

La lame (nagasa) de 25,5 cm est conçue dans le style hira zukuri. Elle se caractérise par une lame courte et élégante, souvent associée à des armes de cérémonie ou de prestige. La simplicité du motif de trempe (hamon) suguha (ligne droite) témoigne d’une recherche d’équilibre et de pureté, en écho à la philosophie zen influençant de nombreux aspects de l’art Momoyama. La forge en itame hada, avec ses motifs ressemblant à des veines de bois, reflète une grande maîtrise technique, typique des forgerons de cette période.

La monture : une ode à l’artisanat Momoyama

La koshira-e (monture) de ce tanto met en lumière l’extraordinaire raffinement des artisans de l’époque :

  • La tsuba, minimaliste et en bois laqué noir, met en avant une esthétique sobre, laissant toute la place à l’élégance de la lame.
  • Le fuchi kashira orné de motifs de tortues symbolise la longévité et la sagesse, des vertus particulièrement prisées dans la culture samouraï et bouddhiste.
  • Le kozuka, magnifiquement réalisé en shibuichi et cuivre doré, met en scène les figures bienveillantes de Hotei, Fukurokuju et Ebisu, trois des Sept Divinités du Bonheur (Shichifukujin). Leur présence suggère que cette arme n’était pas uniquement utilitaire, mais portait également une signification protectrice et spirituelle.

Le fourreau : richesse et sophistication

Le fourreau (saya), en laque or et noire, témoigne de l’apogée des techniques de laque durant la période Momoyama. L’utilisation de l’or souligne la richesse et l’importance de cet objet, sans pour autant sombrer dans l’ostentation.

Un reflet de l’époque

Ce koto tanto, avec ses éléments finement exécutés, incarne l’esprit de la période Momoyama. Un mélange de sophistication esthétique, de tradition guerrière et de spiritualité. Plus qu’une arme, il s’agit d’une œuvre d’art destinée à un samouraï de haut rang ou à un riche mécène, témoignant du dynamisme et du raffinement de cette période charnière de l’histoire japonaise.