Un tachi d’époque Muromachi (1480-1500) :
Un témoignage raffiné d’une ère de transition
Ce tachi, daté de la période Muromachi (1480-1500). C’est une pièce d’exception qui incarne l’évolution des techniques de forge et de l’esthétique martiale durant une époque marquée par des bouleversements politiques et culturels. Avec sa lame de 67,5 cm et sa monture soignée, il reflète à la fois les exigences pratiques des guerriers et les aspirations artistiques de cette période.
Epoque : Muromachi (1480-1500)
Nagasa : L 67,5 cm
Forme : Shinogi zukuri
iori muné boshi Chû kissaki
Hamon ligne de trempe Choji
Nakago ubuesque un mekugi ana
Koshirae monture Tachi saya laqué nashi-ji
Garde en fer incrustée d’un décor de feuille XVIIIe siècle
Tsuka lacé bleu et vert menuki shishi.
Repéré
La période Muromachi : Une ère de conflits et de culture
La période Muromachi (1336-1573) tire son nom du quartier Muromachi à Kyoto, où siégeait le shogunat Ashikaga. Cette époque, bien que marquée par des conflits incessants comme la guerre d’Ōnin (1467-1477) qui précipita l’ère des provinces en guerre (Sengoku jidai), fut également un âge d’or pour les arts, notamment la cérémonie du thé, la peinture à l’encre et l’architecture des jardins zen.
Dans le domaine militaire, cette période vit une transformation des styles de combat et, par conséquent, des armes. Les tachi, traditionnellement portés suspendus avec le tranchant vers le bas, restèrent un symbole de prestige pour les samouraïs. Bien que leur usage pratique ont évolué avec le développement des armures plus sophistiquées et des techniques de combat.
Caractéristiques du tachi : Entre élégance et efficacité
Lame
- Longueur et forme : Avec une nagasa (longueur de lame) de 67,5 cm. Ce tachi suit la forme classique du shinogi-zukuri, avec une arête bien marquée et une courbure élégante qui optimise les coupes montées à cheval.
- Hamon (ligne de trempe) : Le motif choji (forme de clou de girofle), très prisé à cette époque, décore la lame. Ce type de trempe, complexe à réaliser, reflète le haut niveau de maîtrise des forgerons de la période Muromachi.
- Nakago (soie) : De forme ubuesque (originale, non raccourcie), avec un seul mekugi ana (trou pour le rivet). Cette partie de la lame témoigne de son authenticité et de son ancienneté.
Monture (koshirae)
- Saya (fourreau) : Le fourreau est réalisé en laque nashi-ji, une finition délicate qui évoque la texture subtile de la peau de poire. Ce type de laque, complexe à produire, était typique des armes de haute qualité destinées à l’élite samouraï.
- Style Tachi : La monture tachi, conçue pour être suspendue avec le tranchant vers le bas, est richement décorée, témoignant de la double fonction de l’arme : instrument de combat et symbole de statut.
Un artefact exceptionnel de l’époque Muromachi
Ce tachi, par son design et sa confection minutieuse, incarne l’esprit de la période Muromachi, où les samouraïs cherchaient à concilier efficacité sur le champ de bataille et raffinement esthétique. La combinaison de la ligne de trempe choji, de la laque nashi-ji et de la forme shinogi-zukuri reflète l’attention portée à chaque détail par les artisans de l’époque.